Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 144 | |
Nombre de pages | 19 | |
Section | Morphologie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08226 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08226
Interpréter les noms déverbaux : quelle relation avec la structure argumentale du verbe de base ? Le cas des noms en oir(e)
F. Namer and F. Villoing fiammetta.namer@univ-nancy2.frFlorence.Villoing@u-paris10.fr
Publié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Cette communication présente une étude des noms déverbaux en OIR du français qui désignent des entités (lavoir, baignoire, tiroir) en les abordant du point de vue de leur formation par la morphologique constructionnelle. Lobjectif est de déterminer si linterprétation de ces noms est une fonction prédictible de la règle de nominalisation et si elle dépend des propriétés du verbe de base, comme on a pu lobserver pour dautres nominalisations ou si dautres paramètres entrent en jeu. Létude est menée sur un corpus original dune grande envergure qui rassemble tous les noms déverbaux en OIR du TLF auxquels sajoute un corpus tout aussi conséquent de néologismes recueillis sur la Toile. Lanalyse est menée sur deux fronts dont on évaluera linteraction : lidentification de linterprétation des noms déverbaux en OIR et la mise au jour des propriétés aspectuelles, argumentales et syntaxiques des verbes de base. Les résultats auxquels nous aboutissons au terme de la recherche montrent que ces déverbaux bien quils présentent des propriétés interprétatives centrales et périphériques comme dautres nominalisations sen distinguent par labsence de régularité observable entre la structure argumentale du verbe de base et linterprétation du dérivé. A linverse, nous montrons que la règle de formation de ces noms met en uvre deux contraintes : (1) le dérivé en OIR sidentifie à un participant au scénario impliqué par le prédicat verbal de base (le lieu ou l'instrument) qui nest pas prévu dans la structure argumentale de celui-ci : on y reconnaît un ajout syntaxique ; (2) le type sémantique de cet ajout est corrélé à la transitivité du verbe de base : les verbes transitifs privilégient la modification par un ajout instrumental, alors que les verbes intransitifs servent préférentiellement de base à des noms en OIR modifieurs locatifs.
© Institut de Linguistique Française 2008