Numéro |
2010
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Numéro d'article | 063 | |
Nombre de pages | 24 | |
Section | Lexique et morphologie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010114 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Les noms d'événement en -age et en -ée : une différenciation fondée sur l'aspect grammatical
Structure formelle du langage : typologie et acquisition, metrique et poétique,
Contact : florence.villoing@u-paris10.fr
Cette présentation étudiera les cas où sur la même base verbale existent aussi bien des dérivés en –age que des dérivés en –ée, souvent oubliés par les études sur les déverbaux. Prenant en compte uniquement les dérivés événementiels, nous proposerons un retour sur le problème posé par l'existence des doublets –age et –ée dans la langue. Nous allons travailler sur un corpus de doublets à partir de 52 bases verbales, constitué à base du TLFi, et d'occurrences sur la Toile. Nous allons étudier le type de structure argumentale des bases sélectionnées par les deux suffixes, ainsi que leur comportement du point de vue de l'aspect. L'étude de la structure argumentale mettra en évidence l'existence des tendances et régularités suivantes: (a) une sélection massive de la base transitive par les deux suffixes donnant des doublets: 33 bases verbales transitives sélectionnées tant par la dérivation en –age que par celle en –ée, 13 bases inergatives, 14 bases inaccusatives; (b) préférence générale pour certaines bases lorsqu’elles sont sélectionnées par un seul des deux suffixes : bases transitives pour –age, bases inaccusatives pour –ée. Ces résultats nous feront reconsidérer les propositions antérieures (Dubois (1969) et Dubois-Charlier (1999)) à la suite de Kelling (2001) et Martin (2008), et à proposer des solutions nouvelles au regard de leurs analyses, plus spécifiquement de Martin (2008). Nous proposerons notamment que la contribution des nominalisations se fait au niveau de la structure argumentale (dans certains cas, par une extension de celle-ci) et au niveau de la structure aspectuelle, plus précisément au niveau de l’aspect grammatical, à travers la grammaticalisation de l’opposition imperfectivité/perfectivité via les nominalisations distinctes sur une même base verbale. Nous examinerons également comment ces deux niveaux s’entrelacent dans la détermination des propriétés du déverbal.
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