Numéro |
CMLF 2008
2008
|
|
---|---|---|
Numéro d'article | 186 | |
Nombre de pages | 15 | |
Section | Sémantique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08108 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08108
Du verbe au nom : calques et décalages aspectuels
P. Haas, R. Huyghe and R. Marín paulineha@numericable.frrhuyghe@free.fr
rafael.marin@univ-lille3.fr
Publié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Notre contribution a pour thème lanalyse sémantique des noms qui ont un correspondant morphologique dans le domaine verbal (e.g. construction, marche, accouchement, ignorance, décollage, etc.). Les études linguistiques consacrées à ces noms focalisent souvent sur leur structure argumentale et leur capacité à attribuer des rôles thématiques à leurs compléments (cf. Grimshaw 1990, Alexiadou 2001, etc.). Nous nous proposons de les aborder plus spécifiquement sous langle de laspect lexical. Il sagit de savoir si les noms en question sont dotés de propriétés aspectuelles comparables à celles des verbes correspondants.
Après avoir rappelé la décomposition traditionnelle des propriétés daspect lexical dans le domaine verbal, en traits de dynamicité, de délimitation temporelle et de durativité, nous essayons de savoir si ces trois critères se retrouvent dans le domaine nominal. Il est établi dans un premier temps que seuls certains déverbaux sont dotés de propriétés aspectuelles. En effet, bien des noms liés morphologiquement à un verbe ont une signification concrète (agentive, instrumentale ou résultative) et, en tant que tels, ils ne sont pas susceptibles dexprimer laspect.
Dans le cas où les traits aspectuels sont marqués, ils sont souvent fidèles à ceux des verbes correspondants, bien quils ne soient pas toujours calqués sur eux. On constate parfois une distorsion sémantique entre le nom et le verbe. Cest le cas notamment dans le domaine des activités. Certains déverbaux dactivités, comptables et à même de dénoter des événements (e.g. manifestation, discussion, promenade, etc.), impliquent une délimitation temporelle absente du sémantisme de leur verbe dorigine. La transposition verbo-nominale implique-t-elle dans ce cas un changement de catégorie aspectuelle ? Jusquà quel point la rupture sémantique entre le verbe et le nom est-elle observée ?
Nous verrons en dernier ressort que certaines distinctions aspectuelles traditionnellement admises dans le domaine verbal, comme la distinction entre prédicats téliques et atéliques, demandent à être précisées lorsquon les applique aux noms.
© Institut de Linguistique Française 2008