Numéro |
2010
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Numéro d'article | 010 | |
Nombre de pages | 12 | |
Section | Diachronie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010246 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
La perte des particules arrière et avant en français médiéval : étude quantitative
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UCLA, Linguistics Department, 3125 Campbell Hall, Los Angeles, AK 90024, USA
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Université de Montréal, Départ de linguistique, C.P. 6128, succ. Centre-ville, Montréal, QC, Canada H3C 3J7
Contact : hburnett@ucla.edu
Le présent travail présente une étude quantitative d’un changement dans l’encodage de la direction en ancien (12ème et 13ème siècles) et en moyen français (14ème, 15ème et 16ème siècles), changement associé à la perte des particules dans cette langue. Deux études récentes en ancien français arrivent à des conclusions totalement opposées à propos de la directionalité du verbe et de la particule. Selon Tremblay, Dupuis and Dufresne (2004), les verbes de mouvement de l'ancien français n'étaient pas directionnels, et ce sont les particules qui étaient encodées pour la directionalité. Les recherches de Burnett et Tremblay 2009 ont poussé plus loin l'étude des particules et des prépositions et de leur interprétation. En montrant que toutes les particules de l'ancien français étaient également employées comme prépositions, elles rejettent l'hypothèse de l'homonymie. Leurs analyses tentent également d'expliquer pourquoi les particules aspectuelles et les particules directionnelles sont en distribution complémentaires. Ce sont les verbes qui sont directionnels et qui permettent l'interprétation dynamique des particules, qui sont locatives de façon inhérente. L'objectif premier du présent travail sera de tester, à partir d’un large corpus électronique, ces deux hypothèses contradictoires quant à la cause du changement. Nous nous pencherons plus particulièrement sur la perte de productivité des particules arrière et avant et verrons que, même si notre étude ne permet pas encore d’exclure complètement l’hypothèse selon laquelle la perte de productivité des particules dans l’histoire du français serait attribuable à un changement de type paramétrique associé à la lexicalisation des préfixes aspectuels sur les racines verbales, l’hypothèse la plus plausible serait que la perte des particules soit le résultat d’un processus de diffusion d’un changement lexical ayant affecté les constructions verbe-particule l’une après l’autre.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010