Numéro |
2010
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Numéro d'article | 009 | |
Nombre de pages | 13 | |
Section | Diachronie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010025 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Quand la linguistique française ne saurait que se faire romane : du neuf dans le traitement étymologique du lexique héréditaire
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Si l’historiographie linguistique doit citer un changement majeur dans la conception et la pratique de l’étymologie française au 20e siècle, c’est sans doute le remplacement de l’« étymologie-origine » par l’« étymologie-histoire ». Cette conception renouvelée de l’étymologie a généré une production nombreuse et de très grande qualité, qui fait du lexique français un des mieux étymologisés du monde. Cependant, la focalisation sur l’« étymologie-histoire » a eu une conséquence négative : ayant éliminé la technique de l’étymologie-origine de ses pratiques, la recherche étymologique a cru pouvoir abandonner aussi la réflexion portant sur l’origine comme partie de la technique de l’étymologie-histoire. La présente communication pose, pour la première fois depuis plusieurs générations, la question de la facette « origine » de l’étymologie du lexique héréditaire français : quelle étiquette glottonymique est-elle la plus adéquate ? comment convient-il de cerner le signifiant, le signifié et les caractéristiques morphosyntaxiques de l’étymon ? L’analyse débouche sur le constat qu’une étymologie du lexique héréditaire français qui est pensée – ou même qui se contente de s’exprimer – à l’intérieur même du français est vouée à l’échec. Dans ce domaine, en effet, la linguistique française ne peut pas être autarcique : c’est la grammaire comparée des parlers romans qui lui fournit le cadre approprié pour répondre aux questions qu’elle se pose.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010