Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 193 | |
Nombre de pages | 13 | |
Section | Sémantique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08190 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08190
Tout nom et tout pronom : qu'est ce qui fait la différence
C. Schnedecker cschnede@umb.u-strasbg.frPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Si tout, dans ses réalisations en tant que déterminant (tout+N, tout le N, tout les N, tout un N), a fait lobjet dune abondante littérature (notamment Anscombre, 2006, Kleiber, à par., Paillard, 2001), il nen va pas de même pour tout pronom (toutP) et tout nom (toutN), dont les comportement sont plus réguliers, donc a priori moins intrigants que celui du déterminant. Pourtant, les avis divergent sur le statut catégoriel de ces deux tout : certains grammariens y voient deux catégories bien distinctes alors que dautres les considèrent comme une simple différence demploi ce qui suppose un continuum entre les catégories du nom et du pronom.
Partant, lobjectif de ce travail est de double. Il sagit de montrer, premièrement, et sur la base dexemples empruntés à Frantext, que la partition nom vs pronom est bien fondée au plan morpho-syntaxique et discursif et que, deuxièmement elle trouve des échos sémantiques dans le mode de donation particulier des « ensembles » ainsi visés. Si ceux-ci présentent certains points communs, notamment au plan de leurs constituants, qui sont des entités hétérogènes, ils diffèrent en ce que ces entités sont non catégorisées/ables pour toutP alors que ce sont des « parties » canoniques dans le cas de toutN. Par ailleurs les ensembles de toutP/N se séparent sur la base de grandes oppositions massif/comptable, abstrait/concret, ce qui pose la question de leur extension et de leurs bornes. Celles de toutN sont intrinsèques, fournies par son N et son déterminant, alors que celles de toutP sont, par hypothèse, extrinsèques, en loccurrence apportée par la situation (générique vs ponctuelle) de son occurrence.
Outre qu'elle apporte des éléments de connaissance sur un pronom resté en marge des études, cette étude continue à explorer, par delà la comparaison nom/pronom, le terrain des N de « totalité » et, secondairement, amorce un tout début de réflexion sur une complémentarité entre les formes en tout, quelles soient déterminant, pronom ou nom.
© Institut de Linguistique Française 2008