Numéro |
2010
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Numéro d'article | 013 | |
Nombre de pages | 15 | |
Section | Diachronie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010167 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Sortir du lot : quelle expression anaphorique est utilisée lors de l'extraction d'un référent de son groupe référentiel ?
Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation médiévale, Bp 603
24 Rue De La Chaîne
86022 Poitiers Cedex
Contact : estele.dupuy@orange.fr
En moyen français, a été mise au jour une combinatoire de cinq règles syntactico-sémantiques explicitant l’alternance entre les expressions anaphoriques nominales, pronominales ou zéro (en lien avec la morphologie verbale non ambiguë en MF). Cette combinatoire montre que leur alternance n’est pas liée à la subjectivité. Ces règles déterminées et testées en diachronie sur un corpus de trois textes distants d’un siècle (Les Quinze joies de mariage, fin 14ème siècle, les Chroniques de Froissart, environ 1400 et les Mémoires de Commynes, fin 15ème siècle) mettent en évidence l’importance de la complexité du maillage référentiel et de la sémantique verbale (Blanche-Benveniste, 1984) et du chaînage des distributions valentiello-référentielles dans le choix des expressions anaphoriques pour la continuité référentielle. Une des règles de cette combinatoire est la règle de concurrence référentielle qui montre que lorsque plusieurs référents sont co-présents en contexte, la concurrence référentielle entre eux n’existe que s’ils ont les mêmes caractéristiques référentielles (genre, nombre, nature sémantique) ce qui engendre l’utilisation de l’anaphore nominale. En l’absence de concurrence référentielle, l’anaphore pronominale ou zéro assurent la continuité référentielle. Cette étude a pour objectif d’observer le choix de l’expression anaphorique utilisée lors de l’extraction d’une entité référentielle du groupe référentiel dans lequel elle est incluse. Lorsqu’un référent est inclus dans un groupe référentiel, il entre souvent dans une catégorie. A l’inverse, il peut aussi en être extrait : l’entité référentielle vaut alors pour elle-même. Dans ce cadre-là, quelles sont donc les implications syntactico-sémantiques et référentielles quant au choix de l’expression anaphorique utilisée ? Il faudra tenir compte pour y répondre de la nature des entités constituant le groupe référentiel et de leur degré de définitude (allant du groupe nominal mentionné par un SN indéfini ou défini classifiant à une énumération de noms propres) ainsi que de la mise en commun d’une ou plusieurs « déterminations » constituant l’horizon des référents en relation (De Mulder, 2001 : 236 et Kleiber, 2001 : 91 à 95) en cas de métonymie. Apporter une réponse à cela permettra également de vérifier l’inscription – ou non – du choix de ces expressions anaphoriques dans le cadre de la règle de concurrence référentielle – sachant que pour les occurrences relevées la continuité référentielle est préservée. Nous observerons ainsi que nos résultats dépendent de la constitution du groupe référentiel et ne remettent pas en question l’application de la règle de concurrence référentielle.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010