Open Access
Numéro
CMLF 2008
2008
Numéro d'article 038
Nombre de pages 13
Section Diachronie, histoire de la langue
DOI https://doi.org/10.1051/cmlf08070
Publié en ligne 9 juillet 2008
Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris, France, 2008
DOI: 10.1051/cmlf08070

Sur les fonctions indicatrices chronologique et géolinguistique des graphies médiévales : le cas des actes champenois méridionaux (1230-1300)

Y. Kawaguchi

ykawa@tufs.ac.jp

Publié en ligne le 9 juillet 2008

Résumé
Les scriptas médiévales ont pour fonction d’indiquer les caractéristiques chronologiques et géolinguistiques des changements phonétiques et phonologiques en cours. Une telle hypothèse de travail a été justifiée d’une façon adéquate par l’analyse de deux corpus des actes champenois méridionaux du XIIIe siècle : Coq, D. (1988). Documents Linguistiques de la France (série française), III, Chartes en langue française antérieures à 1271 conservées dans les départements de l’Aube, de la Seine-et-Marne et de l’Yonne, Paris, Éditions du CNRS et Reenen P. van (2007). Chartes de Champagne en français conservées aux Archives de l'Aube, 1270-1300, avec le concours de Margôt van Mulken et Evert Wattel, Orléans, Paradigme. L’analyse statistique de deux corpus d’actes démontre la fonction indicatrice chronologique et géolinguistique des graphies médiévales. Nous avons pu retracer les étapes successives de l’évolution de la graphie -o- en -ou-, qui avait commencé au début du XIIIe siècle dans la Champagne occidentale et qui s’est propagée ensuite dans toute la Champagne vers la fin du siècle. En ce qui concerne le deuxième corpus, deux grands groupes d’actes ont été mis en évidence par l’analyse cluster des huit scriptas régionales suivantes : 1. -auble pour -able, 2. absence de -d- non-étymologique, 3. absence de -d- étymologique, 4. w- initiale, 5. h- non-étymologique, 6. granche pour grange, 7. chosse, choise, etc. pour chose, 8. -aige pour -age. Les deux groupes d’actes représentent l’opposition géolinguistique entre l’Aube et la Haute-Marne. Autrement dit, il s’agit de la frontière entre le sud de la Champagne et la Bourgogne, et historiquement parlant entre le Barrois de l’Aube et le Bolénois.



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