Numéro |
2010
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Numéro d'article | 019 | |
Nombre de pages | 13 | |
Section | Diachronie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010125 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
La « phrase » en français médiéval : une réalité ou une reconstruction artificielle ?
Interactions, Corpus, Apprentissage, Représentations, 5, Av Pierre Mendès-France
69676 Bron Cedex
Contact : alexei.lavrentev@ens-lyon.fr
La notion de phrase joue un rôle important dans la syntaxe selon les grammaires traditionnelles. Le découpage du texte en phrases affecte par ailleurs d'une manière importante le fonctionnement des outils de traitement automatique de langue naturelle et des moteurs de recherche sur corpus. En ce qui concerne le français médiéval, des doutes sur la pertinence de cette notion pour la période en question ont été exprimés par plusieurs linguistes. Des "phrases" sont pourtant introduites grâce à la "modernisation" de la ponctuation dans les éditions scientifiques, et ce sont ces phrases qu'on retrouve dans la plupart des corpus de français médiéval. Pour résoudre ce problème, il convient de distinguer les unités résultant de la segmentation du texte écrit à l'aide de la ponctuation ("phrases graphiques" ou "unités de lecture") des "unités syntaxiques maximales", dont la définition doit être basée uniquement sur des critères syntaxiques. L'analyse de la ponctuation dans les sources primaires de la langue médiévale (manuscrits et incunables) permet de vérifier si les unités définies sur des critères syntaxiques correspondent aux unités délimitées par les marques de ponctuation. Nous proposons de définir l'"unité syntaxique maximale" comme une proposition autonome ou un agencement de propositions qui entretiennent des liens syntaxiques forts (subordination ou partage de constituants). L'usage de la ponctuation dans les sources primaires et les pratiques de modernisation de la ponctuation dans les éditions scientifiques semblent confirmer cette hypothèse.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010