Numéro |
2010
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Numéro d'article | 049 | |
Nombre de pages | 10 | |
Section | Discours, pragmatique et interaction | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010193 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Comment et les conditionnelles concessives universelles
Haute Ecole de Gand / Université de Gand, Groot-Brittaniëlaan 45, B 9000 GAND, Belgique
Contact : bart.defrancq@hogent.be
La présente communication vise à proposer une explication à l’incompatibilité entre comment et le contexte de la CCU. D’après Morel (1996) et Grevisse & Goosse (2008), comment n’est utilisé que très marginalement dans les CCU. Pierrard (2009) affirme que la forme comment que dans les CCU est tombée en désuétude après le 18ième siècle et est considérée comme archaïque de nos jours. Les différents facteurs proposés dans la littérature seront passés en revue pour examiner s’ils sont applicables au cas de comment. Une alternative sera développée par la suite, basée sur les propriétés informationnelles des éléments qu- et de la CCU et sur des propriétés typologiques du français. Concrètement, je défendrai l’idée selon laquelle les éléments qu- réagissent différemment dans des contextes où ils ne sont pas dans le focus de l’énoncé, comme c’est le cas de la CCU. Certains d’entre eux sont plus compatibles que d’autres avec ce genre de contexte, la différence résidant sur deux facteurs : d’une part, le statut obligatoire ou non du constituant qu’ils représentent et les propriétés focales qui en découlent (Givón 2001) et, d’autre part, le type de langue concerné, une langue à cadrage satellitaire (satellite-framed language) admettant plus facilement qu’une langue à cadrage verbal (verb-framed language) qu’un constituant exprimant la manière soit relégué à l’arrière-plan (Talmy 2000). Il apparaîtra que le premier de ces facteurs rend compte de manière satisfaisante de l’incompatibilité entre comment et la CCU et permet d’expliquer pourquoi des formes périphrastiques tels que quelle façon, etc. sont admises dans les CCU, bien qu’elles aient les mêmes propriétés sémantiques que comment. Le deuxième facteur permet dans une certaine mesure de comprendre pourquoi cette incompatibilité existe en français, mais pas en anglais. Comme on le verra, le deuxième facteur est sujet à caution, parce que son applicabilité repose sur une association entre des concepts qui ne sont peut être pas identiques.
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