Numéro |
2010
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Numéro d'article | 106 | |
Nombre de pages | 16 | |
Section | Psycholinguistique et acquisition | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010120 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Expression du mouvement et pathologie du langage : perspective typologique en aphasie
1
Structure formelle du langage : typologie et acquisition, metrique et poétique,
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Savoirs, Textes, Langage, Domaine Universitaire Du Pont De Bois
batiment B4
rue Du Barreau - Bp 60149
59653 Villeneuve D'Ascq Cedex
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Laboratoire Jacques Lordat Centre interdisciplinaire des sciences du langage et de la cognition, Université De Toulouse-Le-Mirail - Maison De La Recherche - 5 Allées Antonio-Machado - 31058 Toulouse Cedex 1
4
Institut d'Orthophonie de Lille, Université de Lille 2, 59045 Lille cedex, France
Contact : thimai.tran@univ-lille2.fr
S’il est reconnu que la répartition de l’information spatiale diffère selon les langues, très peu d’études se sont intéressées à l’impact éventuel des troubles acquis du langage sur cette répartition et ceci malgré un intérêt croissant pour une perspective translinguistique dans le domaine de l’aphasie. Nous proposons dans ce travail de comparer les productions de deux patients aphasiques (l’un anomique et l’autre agrammatique) à un groupe contrôle de quatorze participants, dans une tâche expérimentale de production et de compréhension à partir de vidéos et d’animations mettant en scène des déplacements volontaires et provoqués, en nous intéressant plus particulièrement à trois types d’informations : la trajectoire, la manière de se déplacer et la cause d’un mouvement provoqué. Les résultats de ce travail exploratoire conforte la classification de Talmy (1985, 2000) qui considère le français comme une langue à cadrage verbal privilégiant l’expression de la trajectoire dans le verbe et la manière dans la périphérie. La comparaison des résultats de nos deux populations fait apparaître des différences dans l’expression du mouvement liées à la pathologie aphasique mais également des similitudes pouvant être attribuées à la langue française parlée par l’ensemble des participants. En effet, les productions de nos deux patients aphasiques font apparaître une réduction des informations spatiales exprimées dans les énoncés mais ne modifient pas, de façon générale, l’organisation des informations de manière, de trajectoire et de causalité, propre au français. Les difficultés linguistiques rencontrées par nos deux participants aphasiques les conduisent à privilégier certaines informations, en particulier à se focaliser sur la trajectoire correspondant à une information spatiale plus facilement encodée par la langue française.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010