Numéro |
2010
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Numéro d'article | 007 | |
Nombre de pages | 8 | |
Section | Conférence plénière | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010267 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Référence et modalisation : de la dissociation de leur gestion psycholinguistique et neuropsycholinguistique dans le discours aphasique
Laboratoire Jacques Lordat Centre interdisciplinaire des sciences du langage et de la cognition, Université De Toulouse-Le-Mirail - Maison De La Recherche - 5 Allées Antonio-Machado - 31058 Toulouse Cedex 1
Contact : nespoulo@univ-lille2.fr
L’intérêt de l’étude des dysfonctionnements « acquis » du langage – en particulier ceux qui font suite à un accident vasculaire cérébral chez des sujets ayant maîtrisé pleinement leurs capacités linguistiques pendant des décennies – est de permettre la mise en évidence de « dissociations », structurales et/ou fonctionnelles, dans le comportement verbal des patients. En d’autres termes, le plus souvent, la lésion cérébrale responsable d’une aphasie ne vient pas annihiler l’ensemble des capacités linguistiques de celui qui en est atteint !
L’objectif de notre présentation, au plan général, est de montrer la pertinence de notions mises en avant par certains linguistes en vue de d’identifier différentes composantes du discours. La dichotomie qui servira de fondement à notre exposé est celle, proposée par Ch. Bally (1942) et reprise par bien d’autres linguistes ultérieurement, entre les constituants « référentiels » du discours (le « dictum » chez Bally) et les éléments « modalisateurs » (le « modus » ou la « modalité » chez le même auteur).
Le fait, désormais clairement démontré (Nespoulous, 1980), qu’une lésion cérébrale gauche entraîne, chez l’aphasique, la perturbation des premiers constituants – alors que les seconds se trouvent, le plus souvent, épargnés – semble bien démontrer la pertinence neuropsycholinguistique de telles notions, échafaudées pourtant en dehors de toutes considérations ayant trait aux relations entre le langage et le cerveau/esprit humain.
Abstract
The main interest of the study of « acquired » language disorders – particularly those resulting from a cerebral (vascular) lesion in individuals who have mastered without any problem, during several decades, their linguistic abilities – is to evidence structural and/or functional dissociations in their linguistic behaviour. In other words, most often, the cerebral lesion, in aphasia, does not affect all linguistic constituents alike ! The general aim of our presentation is to shed light on the relevance of notions put forward by some linguists in order to identify different components of discourse.
The dichotomy which we will tackle is that offered by Ch. Bally (1942) – and used by many a linguist later on – between « referential » constituents (Bally’s « dictum ») and « modalizing » constituents (Bally’s « modus » or « modality »).
The clearly demonstrated fact (Nespoulous, 1980) according to which a left hemisphere cerebral lesion disrupts the processing of the former constituents, while most frequently sparing the latter, seems to give strong evidence for the neuropsycholinguistic relevance of such notions, although generated by linguists away from any considerations on language and brain/mind relationships.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010