Numéro |
2010
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Numéro d'article | 044 | |
Nombre de pages | 15 | |
Section | Discours, pragmatique et interaction | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010138 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Quel usage les adultes font-ils de la répétition? Comparaison entre un corpus d'interactions verbales adultes/adolescents polyhandicapés et adultes/jeunes enfants
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Laboratoire InterPsy, Université Nancy 2, 23, Bd Albert 1er BP 33-97, 54015 Nancy Cedex, France, Metropolitan
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Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française, 44 Av De La Libération - Bp 30687
54063 Nancy Cedex
Contact : Christine.Bocerean@univ-nancy2.fr
L’objectif de cette recherche est de comparer le type et la fonction des répétitions dans deux corpus différents, l’un constitué d’interactions verbales entre des adultes et des adolescents polyhandicapés et l’autre entre des adultes et des jeunes enfants de même âge mental que les adolescents. Nous voulons ainsi observer si le comportement communicatif des adultes diffère selon leur interlocuteur et, le cas échéant, de quelle façon. Les deux corpus sont analysés selon une double approche linguistique et pragmatique qui permet à l’une de compléter l’autre. Les principaux résultats sont que les adultes n’utilisent pas la stratégie de répétition avec le même objectif selon leur interlocuteur : lorsqu’ils s’adressent à un jeune enfant, les adultes usent de répétitions qui jouent un rôle d’étayage et qui permettent ainsi à l’enfant de s’approprier progressivement des formes linguistiques plus complexes ; les adultes enrichissent également les échanges d’un point de vue pragmatique. Par contre, lorsqu’ils s’adressent à un adolescent polyhandicapé, leur but premier est le maintien de l’échange. Ils usent de répétitions pures (c’est-à-dire strictement identiques à l’énoncé répété) ou ils corrigent la prononciation phonétique de l’énoncé. Ils ne proposent pas d’énoncés plus complexes, qui seraient susceptibles de participer à une stratégie d’étayage. Il semble donc que les adultes prêtent aux adolescents polyhandicapés des compétences communicationnelles et langagières inférieures à celles qu’ils attribuent aux jeunes enfants âgés de trois à cinq ans et qu’ils ne se les représentent pas comme susceptibles de se trouver dans une position d’apprentissage linguistique.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010