Numéro |
2010
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Numéro d'article | 099 | |
Nombre de pages | 17 | |
Section | Psycholinguistique et acquisition | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010092 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
De l’apprentissage au développement : une approche interactionniste de l’acquisition des complexités syntaxiques chez l’enfant de 3 à 6 ans
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Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française, 44 Av De La Libération - Bp 30687
54063 Nancy Cedex
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Laboratoire InterPsy, Université Nancy 2, 23, Bd Albert 1er BP 33-97, 54015 Nancy Cedex, France, Metropolitan
Contact : Emmanuelle.Canut@univ-nancy2.fr
Cet article est une contribution à l’étude de la complexité syntaxique chez l’enfant de plus de trois ans intégrée à une approche interactionniste de l’apprentissage du langage. Il existe de nombreux travaux sur l’émergence grammaticale (entre deux et trois ans) prenant en compte le langage adressé à l’enfant (en particulier les études anglo-saxonnes sur l’input). En revanche, dans ce cadre, l’étude des productions enfantines au-delà de trois ans est plus rare. Notre étude de corpus longitudinaux de trois enfants sur une période de deux ans à deux ans et demi (entre trois et six ans) tend à mettre en évidence le processus d’apprentissage des constructions syntaxiques complexes, des premières tentatives (niveau potentiel de développement) aux occurrences attestées (niveau actuel de développement). Nous montrerons une évolution générale non linéaire, faite de multiples mouvements d’aller-retour, avec également des différences individuelles. En outre, ce travail montre qu’une évolution générale vers une autonomie de production est dépendante des verbalisations antérieures de l’adulte : l’enfant reprend les constructions complexes de l’adulte immédiatement ou en différé, de façon incomplète ou complète, à l’identique ou avec des variations linguistiques. Il apparaît également que les reprises immédiates identiques sont une stratégie intermédiaire commune à tous les enfants avant le passage vers des reprises différées. Une analyse qualitative des interactions semble cependant la seule à même de déterminer avec précision l’autonomie de verbalisation d’une construction complexe.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010