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Open Access
Numéro
CMLF 2008
2008
Numéro d'article 084
Nombre de pages 12
Section Discours, pragmatique et interaction
DOI https://doi.org/10.1051/cmlf08257
Publié en ligne 9 juillet 2008
Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris, France, 2008
DOI: 10.1051/cmlf08257

Le présentatif 'il y a', comme organisateur de séquences conversationnelles

S. Jullien

stephane.jullien@unine.ch

Publié en ligne le 9 juillet 2008

Résumé
Inspirés de la linguistique interactionnelle (Ochs et al., 1979 ; Selting et al., 2005 ; Haukulinen et al., 2005) nous nous proposons dans cette contribution de montrer de quelle manière il y a et les schémas constructionnels dans lesquels il peut être imbriqué, se déploient pas à pas, de manière contingente aux activités engagées, au fil de l’échange de tours de parole (Sacks et al., 1974). Ce présentatif est un objet d’étude pertinent dans cette perspective. En effet, dans certains cas, la proposition en il y a peut ne pas avoir de continuation, dans ses valeurs existentielles ou locatives (il y avait un cervin peint sur une grande paroi). Elle peut encore être imbriquée dans un certain nombre de constructions, dont la présentative clivée (Lambrecht, 1988) (il y avait une personne […] qui donnait une réflexion). L’analyse de ce présentatif permet de mettre en évidence la nature extensible, émergente et collaborative de la syntaxe (Hopper, 1998) et des constructions syntaxiques sédimentées à partir de routines interactionnelles. A partir de données interactionnelles attestées, nous mettons en évidence certaines fonctionnalités auxquelles il y a peut être associé dans l’organisation de tours complexes (Ford, 2004) composées de plusieurs unités de construction de tour (UCT) (turn construction unit ou TCU en anglais) constituant des séquences conversationnelles (Schegloff, 2007). Cette organisation peut avoir deux orientations : une orientation rétrospective et une orientation prospective. Dans la visée rétrospective, il y a peut participer à l’initiation de la clôture d’une séquence conversationnelle. Dans l’axe prospectif, il y a participe à la construction d’une UCT composée (Lerner, 1991), comme dans le cas de la présentative clivée. Nous observons également d’autres types de tours complexes permettant de préciser la nature le la projection de la proposition en il y a. Les fonctionnalités auxquelles il y a peut être associée ne sont cependant pas à considérer comme prédéfinies. Ces dernières découlent au contraire du cotexte, de l’activité engagée et de l’orientation commune des interlocuteurs.



© Institut de Linguistique Française 2008