Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 226 | |
Nombre de pages | 16 | |
Section | Syntaxe | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08252 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08252
Linversion pronominale : histoire et analyse
J. Tseng jesse.tseng@univ-tlse2.frPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Cet exposé examine quelques aspects diachroniques et synchroniques de la grammaire de l'inversion pronominale du type "est-il, fait-on". Ce phénomène, principalement syntaxique, pose aussi des problèmes intéressants aux interfaces avec la morphologie et la phonologie. Tout d'abord, l'évolution historique des structures inversées est présentée dans le contexte du développement phonétique des formes verbales du français. Ces considérations diachroniques permettent une explication de l'apparition à l'époque du moyen français du "t" épenthétique à la troisième personne ("aime-t-elle") comme le résultat d'un processus de grammaticalisation morpho-syntaxique de la séquence verbe + pronom inversé. Ensuite, les propriétés phono-syntaxiques des structures inversées sont examinées, en particulier la possibilité d'observer des phénomènes de sandhi externe (la liaison et l'élision) entre la séquence verbe-pronom et un mot suivant à initiale vocalique. Les conséquences des observations préliminaires pour l'analyse de ces structures sont discutées. Enfin, une analyse détaillée de la structure syntaxique des inversions pronominales complexes (du type "Nathalie dort-elle") est présentée. L'approche constructionnelle permet la double réalisation du sujet par un groupe nominal et par un pronom postposé au verbe, avec les contraintes d'accord et d'interprétation appropriées, et établit un lien formel entre l'inversion complexe et l'inversion simple (une seule réalisation du sujet).
© Institut de Linguistique Française 2008