Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 111 | |
Nombre de pages | 20 | |
Section | Lexique(s) | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08236 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08236
Le traitement des "identifications diachroniques" dans des dictionnaires scolaires français : évaluation de pratiques et proposition de principes de rédaction alternatifs
N. Gasiglia nathalie.gasiglia@univ-lille3.frPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Les dictionnaires scolaires français actuels qui ont un programme étymologique relativement consistant, le "Dictionnaire Hachette junior" et "Le Robert Junior illustré" pour ceux destinés aux élèves du cycle 3 de l'enseignement primaire, le "Dictionnaire scolaire Hachette" et le "Larousse Super Major" pour ceux visant à assurer la transition avec le collège, fournissent des informations historiques pour une sélection de mots qui peuvent être issus du fonds latin, empruntés, construits avec des constituants d'origine étrangère ou française, issus de troncations, d'antonomases, etc. D'autres informations sont fournies via des hors-texte : histoire de la langue française dans le "Larousse Super Major" et le "Dictionnaire Maxi débutants" et tableaux morphologiques dans le second. Ces données relatives à l'"identification diachronique" des mots (cf. Hausmann & Wiegand 1989) ont pour objectif de sensibiliser les jeunes lecteurs à l'histoire d'unités lexicales particulières et plus largement à celle de la langue française.
Je me propose d'évaluer la qualité relative des informations fournies aux consultants puis, réactivement, d'établir des principes de rédaction de ces informations historiques qui permettraient aux lecteurs de plus pleinement en tirer profit. Après avoir pointé l'ambiguïté d'un introducteur d'origine polyvalent très employé ("vient de"), j'examinerai comment les quatre dictionnaires scolaires pris en compte expliquent les changements phonographiques ou les constructions morphologiques qui séparent les mots français de leurs étymons, puis comment ils glosent ces derniers afin de sensibiliser aux évolutions sémantiques des items et aux filiations sémantiques perceptibles au sein des familles étymologiques. La dernière partie sera consacrée à l'évaluation de la pertinence des repères fournis pour situer chronologiquement l'histoire de chaque mot au sein de l'histoire de la langue. Après avoir décrit les pratiques observées et signalé les usages qui me semblent les plus adéquats ou au contraire inadaptés d'un point de vue pédagogique, je formulerai des principes qui pourraient être repris pour établir la charte rédactionnelle d'un dictionnaire historique pour les jeunes.
© Institut de Linguistique Française 2008