Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 120 | |
Nombre de pages | 13 | |
Section | Linguistique du texte et de lécrit, stylistique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08217 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08217
Reconditionnement énonciatif et reconfiguration discursive dans les discours de la mise en scène de soi : l'exemple de JJ Rousseau.
P. Delormas pascale.delormas@orange.frPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Les notions de « reconditionnement énonciatif » et de « reconfiguration discursive » permettent de rendre compte de la participation à linterdiscours : elles renvoient à lacte volontaire de reformulation dun même propos orienté vers un objectif communicationnel, le premier terme entretenant une relation de cause à effet avec le second.
Dès lors que l« autographie » est envisagée comme un discours de mise en scène de soi, elle réclame une approche fort éloignée dune conception romantique de lexpression de lintime. Laborder comme une « configuration » rend justice à la notion développée par P. Ricur (1983) dans le cadre pragmatique de linteraction verbale. Il sagira de décrire les enjeux de lautographie et de prendre en considération lillusion biographique entretenue comme le résultat dun « ensemble dinstructions que le lecteur ou le public exécutent de façon passive ou créatrice » pour reprendre les termes de P. Ricur. Lacte de configuration étant autant un acte de production-schématisation que de lecture-interprétation, lanalyste de discours cherche à débusquer dans lénoncé les procédés qui forcent la conviction.
Je me propose dillustrer mon propos par lensemble que constituent les trois « autographies » de Rousseau. Les envisager comme des configurations discursives dun même propos liées à un reconditionnement énonciatif revient à sopposer à la conception romantique de lexpression dun moi polymorphe. Pour lanalyste du discours, le caractère répétitif des Confessions, des Dialogues et des Rêveries de Rousseau indique clairement la volonté dun positionnement dans le champ discursif. Ils sont le témoignage dune identité énonciative ouverte qui se maintient à travers linterdiscours par un travail incessant de reconfiguration. Pour mener lanalyse de leur spécificité discursive, trois niveaux dénonciation étroitement liés sont considérés : le dialogisme interdiscursif qui mobilise des références génériques, les marques linguistiques de lénonciation et enfin les modalités de prise en charge du discours rapporté.
© Institut de Linguistique Française 2008