Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 119 | |
Nombre de pages | 15 | |
Section | Linguistique du texte et de lécrit, stylistique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08259 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08259
Comment articuler la linguistique et la sémiostylistique ? Le champ stylistique à l'épreuve de la matérialité de l'écrit
M. Colas-Blaise marion.colas@uni.luPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Comment articuler la linguistique et la sémiostylistique ?
Le champ stylistique à l'épreuve de la matérialité de l'écrit
Dans le cadre d'une réflexion sur la spécificité d'une "linguistique de l'écrit", qui retient l'Analyse de discours comme discipline englobante, cet article défend une conception tensive du champ stylistique qui, sur la base d'une articulation des niveaux morphosyntaxique et textuel, des points de vue énonciatif, pragmatique et rhétorique, permet de rendre compte de la dynamique du sens dans le texte littéraire. Dans un premier temps, il s'agit de montrer que, dans la perspective d'une interaction entre le producteur et le récepteur qui tienne compte des apports de la pragmatique (Bonhomme, 2003), le socle tensif permet de caractériser les stratégies d'analyse stylistique qui se forgent au contact des faits de langue et de texte convertis en "faits de style" (Adam, 1994) ou en "stylèmes" (Molinié, 1994). Dans un deuxième temps, appuyée sur des exemples concrets empruntés à Julien Gracq et à Michel Butor, la réflexion porte sur l'exploitation des ressources typographiques au sens large, c'est-à-dire englobant l'organisation du champ graphique (non seulement le tiret, l'italique, mais encore la mise en page...). D'une part, l'étude concrète des modalités de la mise à contribution du support d'écriture permet de cerner davantage la spécificité de l'analyse stylistique par rapport à des modèles d'explication plus généraux. D'autre part, la prise en considération de la matière de l'expression conduit à s'interroger sur l'articulation du niveau du texte avec d'autres niveaux de pertinence (Fontanille, 2006): avec celui, inférieur, des "signes" et avec celui, supérieur, de l'objet-livre, qui peut être appréhendé en relation avec des pratiques, également intersémiotiques (Maingeneau, 1984), déterminées, dans des situations sociohistoriques et culturelles précises.
© Institut de Linguistique Française 2008