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Open Access
Numéro
CMLF 2008
2008
Numéro d'article 149
Nombre de pages 11
Section Phonétique, phonologie et interfaces
DOI https://doi.org/10.1051/cmlf08038
Publié en ligne 9 juillet 2008
Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris, France, 2008
DOI: 10.1051/cmlf08038

La liaison 'obligatoire' avec et sans enchaînement

M. Plénat

plenat@univ-tlse2.fr

Publié en ligne le 9 juillet 2008

Résumé
L’existence de liaisons enchaînées en contexte de rupture intonative (comme dans J’en ai un [pəti---t] éléphant, cf Tranel (1990)) n’implique pas que les consonnes de liaison jouissent d’un statut particulier dans les représentations lexicales. Ces enchaînements peuvent être considérés comme une conséquence accessoire du caractère partiellement contradictoire des contraintes pesant sur la sélection des allomorphes. La grammaire veut qu’un adjectif masculin singulier revête sa forme liée dans un contexte de liaison et sa forme libre en fin de groupe intonatif. Du fait de l’enchaînement, ces contraintes sont respectées l’une et l’autre dans J’en ai un [pəti---t] éléphant, où l’on a [pəti---] en fin de groupe et [pəti---t] devant le substantif à initiale vocalique. Quand la variante libre de l’adjectif n’est pas incluse dans l’allomorphe lié, l’enchaînement, qui n’aurait pas de raison d’être, n’a pas lieu ; c’est la forme liée qui l’emporte (cf. J’en ai un [vjεj---] éléphant). Cette hypothèse rend compte également du comportement des quantificateurs, qui donnent eux aussi lieu à une liaison enchaînée quand la forme libre est incluse dans la forme liée (cf. J’en ai [dø---z] éléphants), mais qui, sinon, sont rebelles à l’enchaînement. Dans leur cas, cependant, c’est la forme libre qui triomphe quand le conflit ne peut pas être réglé par un enchaînement (cf. J’en ai [dis---] éléphants).



© Institut de Linguistique Française 2008