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Open Access
Numéro
CMLF 2008
2008
Numéro d'article 150
Nombre de pages 15
Section Phonétique, phonologie et interfaces
DOI https://doi.org/10.1051/cmlf08279
Publié en ligne 9 juillet 2008
Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris, France, 2008
DOI: 10.1051/cmlf08279

La liaison variable dans un corpus du français méridional : L’importance relative de la fonction grammaticale

D. Ranson

dranson@uga.edu

Publié en ligne le 9 juillet 2008

Résumé
Notre objectif dans cette étude est de déterminer l’importance relative de la fonction grammaticale des mots en liaison par rapport à un autre facteur linguistique, la consonne de liaison, et deux facteurs diastratiques, le sexe et l’âge du locuteur. Nous proposons comme hypothèse que ce soit la fonction grammaticale qui a le plus grand effet sur le taux de liaison et que les différentes proportions des classes grammaticales des mots liaisonnants puissent affecter les résultats pour les facteurs diastratiques. L’analyse statistique effectuée par Goldvarb X montre que la consonne de liaison et l’âge des locuteurs, tout comme la classe grammaticale, ont un effet statistiquement significatif sur le taux de liaison, mais que le sexe du locuteur n’a aucun effet sur le taux de liaison. L’analyse binomiale effectuée par Goldvarb X, qui teste l’importance relative des différents facteurs, a retenu la classe grammaticale comme le facteur le plus important suivi par le locuteur individuel et l’âge. On peut conclure alors que l’effet apparent de la consonne de liaison, [n], [t], ou [z], dépend presque entièrement de la fonction grammaticale des mots en liaison. L’âge du locuteur par contre semble être un facteur important sur le taux de liaison. Une comparaison du comportement différent des deux tranches d’âge, de 22 à 32 ans et de 40 à 65 ans, suggère que la tendance actuelle est de réduire la variabilité de la liaison. Les jeunes ont tendance à faire presque toujours les liaisons les plus fréquentes et de faire de moins en moins les liaisons variables et les liaisons les plus rarement faites. À l’intérieur de chaque tranche d’âge, le taux de liaison varie selon le locuteur individuel. Parmi les jeunes les taux de liaison vont de 13% à 40% et parmi les vieux de 26% à 55%. On trouve que notre hypothèse est soutenue à moitié. La classe grammaticale est le facteur le plus important, mais les différentes proportions des classes grammaticales n’affectent pas les résultats pour les autres facteurs. Les proportions des liaisons fréquentes, variables et rares sont presque les mêmes pour les hommes que pour les femmes et pour les jeunes que pour les vieux. Toutefois, dans les analyses des autres facteurs dans l’avenir, il semble préférable de comparer les résultats pour la même classe grammaticale, surtout les classes pour lesquelles la liaison est toujours variable, après quand et après être employé comme auxiliaire, copule, et dans c’est-à-dire.



© Institut de Linguistique Française 2008