Numéro |
2010
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Numéro d'article | 028 | |
Nombre de pages | 23 | |
Section | Didactique et enseignement, français langue maternelle, français langue seconde | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010214 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
L’écriture de fiction : un contexte nouveau pour les interactions didactiques au collège
Modèles, Dynamiques, Corpus, Université Paris 10
bâtiment A - Bureau 402 A
200, Avenue De La République
92001 Nanterre Cedex
Contact : Marie-Francoise.Fradet@Wanadoo.fr
En accordant au jeune scripteur un statut provisoire d’auteur, l’écriture de fiction permet à l’enseignant lecteur d’avoir de l’empathie à l’égard de ce que dit ou plus souvent, de ce que veut dire le texte de l’élève. A cette condition s’engage un dialogue fructueux qui permet effectivement à l’apprenti de devenir l’auteur de son texte tout en progressant dans la maîtrise de l’écrit. C’est en soutenant cette hypothèse que nous interrogeons dans cet article la nature réelle des interventions pédagogiques au cours de la production d’écrit et leur impact sur l’engendrement du texte de fiction par des élèves de 6ème. Pour cela, nous avons construit un vaste cadre théorique : dialogisme de Bakhtine, psychologie langagière de Vygotski, psychologie cognitive de la lecture et de l’écriture, travaux récents de l’ITEM et du GDR Production Verbale Ecrite sur les processus d’écriture constituent en effet les références qui nous permettent d’analyser un vaste corpus de récits de fiction tout à fait représentatif d’une pratique scripturale majoritaire : la production d’écrit en trois jets avec évaluation critèriée. Après avoir prélevé de cet ensemble deux productions exemplaires au regard des traces laissées sur les copies par le dialogue pédagogique qui s’est instauré au cours de l’écriture (par traces nous entendons les différentes formes prises par les directives magistrales mais aussi le texte de l’élève ou se construit la fiction dont il est l’auteur), nous observons l’existence d’une concurrence entre deux postures de lecteur chez l’enseignant quand il est face à un texte imparfait comme l’est nécessairement celui de l’élève. Cette ambivalence qui le fait osciller entre une lecture interprétative et une lecture évaluative, configure un dialogue qui relève plutôt de l’interférence que de l’interaction. Comme les ondes, les discours peuvent en effet quand ils se rencontrent, se renforcer ou se détruire, ou encore créer des effets de brouillage.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010