Numéro |
2010
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Numéro d'article | 137 | |
Nombre de pages | 16 | |
Section | Syntaxe | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010179 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Les noms abstraits intensifs et la légitimation de l'article défini
Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française, 44 Av De La Libération - Bp 30687
54063 Nancy Cedex
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L’étude de la détermination, et plus particulièrement des conditions d’apparition de l’article défini, nous permet de montrer dans cette étude que les noms abstraits intensifs présentent un fonctionnement morphosyntaxique particulier, qui découle du fait que ces noms sont des noms intrinsèquement relationnels. En tant que tels, ils nécessitent un argument, qui correspond en l'occurrence au SIEGE de l’entité dénotée par le nom, avec lequel ils entrent dans une relation de prédication au niveau syntaxique. Cette relation peut s'établir soit par le biais d'un verbe support, auquel cas le nom abstrait intensif est introduit par un article indéfini (partitif ou un s’il est modifié), soit par celui d'une construction possessive ou d'une relative au sein même du syntagme nominal dont il constitue la tête, auquel cas le nom abstrait intensif est introduit par l’article défini. Dans le cas de la construction possessive [de SN] et de la relative, c'est la présence de cette relation de prédication interne au syntagme nominal qui est responsable de la présence de l’article défini. Ainsi, dans le cas où l’argument est absent de la relative, seul l’article un est possible. Notre analyse permet donc de rendre compte du lien régulièrement observable entre la distribution des articles et celle des dépendances nominales et de leur contenu. Nous montrons également que ce comportement contraste avec celui de ces mêmes noms en lecture d’occurrence puisque la libre distribution des articles indique qu'ils ne nécessitent pas la présence d’un argument. Dans cette acception d’occurrence, ces noms ne sont donc pas intrinsèquement relationnels : la construction possessive n’est alors que facultative.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010