Numéro |
2010
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Numéro d'article | 059 | |
Nombre de pages | 17 | |
Section | Lexique et morphologie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010082 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Des spécificités lexicales aux stratégies discursives
IUFM de Bretagne- Ecole interne de l'Université de Bretagne Occidentale, 153, Rue Saint-Malo, 35000 RENNES, France, Metropolitan
Contact : lamria.chetouani@bretagne.iufm.fr
Cette communication se propose d’analyser les échanges diplomatiques des décideurs mondiaux à propos de l’environnement et du développement durable. Un programme lexicométrique relatif aux spécificités lexicales (P. Lafon) est appliqué aux textes du corpus. Les mots spécifiques de chaque sous-corpus, isolés par le programme de lexicométrie, sont indicateurs de suremploi (ou sous-emploi) significatif par rapport à l’emploi de ces mêmes mots dans les autres textes du corpus. Les mots d’emploi banal, qui ne caractérisent aucun texte particulier, relèvent quant-à-eux, du vocabulaire dit « de base ». Les résultats de l’analyse corroborent l’idée que les mots spécifiques dévoilent les idées-force et les stratégies discursives des énonciateurs qui s’efforcent aussi de parler d’un langage commun. Celui-ci se traduit par des termes consensuels nécessaires au bon déroulement des négociations et à la riposte mondiale face au réchauffement et à l’ampleur du changement climatique. Le vocabulaire spécifique, au contraire, est révélateur des tensions et de batailles politiques où se manifestent des clivages et des ambitions très différentes. A l’aide de ses termes spécifiques, chaque auteur de texte dévoile son système de valeurs en mettant en avant ou en retrait les mots importants selon que ces derniers servent ou desservent ses intérêts politiques ou économiques.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010