Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 071 | |
Nombre de pages | 7 | |
Section | Discours, pragmatique et interaction | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08313 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08313
Discussion de quelques concepts pour une approche praxéologique du langage
J.-P. Bronckart Jean-Paul.Bronckart@pse.unige.chPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Notre intervention visera à introduire un débat concernant quatre problématiques conceptuelles.
(1) Les approches pragmatiques et/ou interactives saisissent le langage dans sa dimension praxéologique première et, ce faisant, sadossent implicitement ou explicitement à un cadre de référence plus large ayant trait au statut de lagir humain (activité, action, pratique, etc.). Quels sont les cadres effectivement exploités par les approches de linguistique pragmatique ? Est-il légitime dadopter simultanément des cadres divergents (dordre behavioriste, cognitiviste, interactionniste) ? Quel cadre y aurait-il lieu dadopter et pourquoi (notre position étant que le cadre interactionniste social hérité de Vygotski est le plus pertinent pour une approche de lactivité langagière) ?
(2) La centration sur la dimension praxéologique du langage implique-t-elle ladhésion à la thèse de lautonomie des domaines pragmatique, syntaxique et sémantique ? Si ce nest pas le cas, comment articuler le niveau de lactivité avec, dun côté celui des valeurs signifiantes, dun autre celui du système de la langue ?
(3) Que signifie lexpression de « linguistique interactionnelle », ou encore, dans quelle mesure une approche du langage pourrait-elle ne pas saisir ce dernier comme phénomène toujours interactif (ou dialogique) ? Ny aurait-il pas lieu danalyser les différents types de productions langagières sous langle de leur modalités particulières de codage des dimensions dialogiques, comme le proposait Voloshinov ?
(4) Dans les approches textuelles/discursives, on pose habituellement lexistence dune entité « discours », définie comme « usage de la langue normé par une classe de pratiques sociales », et dont les textes empiriques constitueraient une forme de matérialisation (par exploitation des ressources dune langue naturelle). Dès lors quils sont ainsi définis « en amont » de cette matérialisation, dans quelle mesure ces discours pourraient-ils constituer des objets relevant de la linguistique ? Leur existence nest-elle pas, de fait, inférée de celle de familles de genres, et dès lors ont-ils un autre statut que celui d« essences nominales » ?
© Institut de Linguistique Française 2008