Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 045 | |
Nombre de pages | 13 | |
Section | Diachronie, histoire de la langue | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08197 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08197
Constructions détachées en rupture, comportant une forme verbale non finie : éléments de comparaison entre français classique du début du XVIIIe siècle et français contemporain
N. Rossi-Gensane nrossi@univ-tlse2.frPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Après avoir défini les constructions détachées comportant une forme verbale non finie, on se restreindra à celles, dites en rupture, dont le « référent sous-jacent » ne correspond pas au sujet du prédicat premier. Lobjet de cette étude est de comparer, dans une perspective avant tout syntaxique, quelques tendances de lusage (littéraire) classique du premier tiers du XVIIIe siècle, dune part, et de lusage contemporain, dautre part, dans le cadre de ce qui pourrait être assimilé à un mouvement de grammaticalisation, la structure phrastique prenant graduellement le pas sur lorganisation discursive. On décrira certaines sortes de ruptures communes au français classique et au français contemporain, qui affectent dans une grande mesure les constructions infinitives et gérondives. On expliquera en particulier pourquoi, pour les deux états de langue, les infinitifs temporels respectent la « règle de coréférence » beaucoup plus que les infinitifs de but. Les différences portent principalement sur les constructions détachées thématisées, représentées notamment par des formes participiales en -ant. On sattachera à caractériser les contextes dapparition de certaines ruptures spécifiques au français classique, dénommés contextes denchaînement et denchâssement de phrases, et à montrer de quelle façon, si lon rapproche ces ruptures spécifiques de certaines ruptures en français contemporain, ces contextes sont devenus beaucoup plus contraints à cause de laffaiblissement du rôle de continuité référentielle de la construction détachée, qui est un aspect du resserrement du cadre phrastique. On notera enfin que, si cette évolution a des répercussions sur les anacoluthes dépendantes de la position frontale, elle nempêche nullement, en français moderne et contemporain, le développement dautres sortes de ruptures susceptibles dapparaître en position autre quinitiale.
© Institut de Linguistique Française 2008