Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 198 | |
Nombre de pages | 13 | |
Section | Sociolinguistique et écologie des langues | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08157 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08157
Des ufs mués : entendre omelette
G. Bergounioux gabriel.bergounioux@univ-orleans.frPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
La sociolinguistique a privilégié, dans linterprétation de la diversité des formes qui contrastent les usages de la langue, une approche phonétique. A partir dun extrait du corpus ESLO1 (Enquête Socio-Linguistique à Orléans), concernant les réponses à une question sur la recette de lomelette, on se propose détudier la variation en lintégrant à une analyse phonologique. Les données empiriques, disponibles sur le Net, correspondent à plus de 250 occurrences du mot omelette. Cet inventaire permet de déterminer la composition phonologique dune cible de référence, présentée dans une notation formalisée qui est conçue comme léquivalent du patron stimulé en miroir au moment de laudition. Cette séquence, présente dans la mémoire lexicale des personnes interviewées, se trouve activée et confrontée aux informations délivrées par le signal. Du degré de coïncidence entre forme mentale et traitement acoustique de la forme présente en discours se déduit la validation ou non de lunité perçue. On montrera quelle est informée (i) par la nature des segments qui prédiquent une part des propriétés morphologiques et (ii) par leur disposition dans la chaîne qui contraint les possibilités dalternance. La distance entre litem mental et celui qui est identifié par le discours est susceptible, de la part des auditeurs eux-mêmes, dun jugement. Cest ce que montrent en particulier les auto-rectifications et les amorces. Après une description et un classement des valeurs prises par lattaque vide, le noyau, la consonne /m/ et le schwa, cest-à-dire la première partie du mot /#çməl-/, on établira une corrélation des données avec lidentification sociale des locuteurs afin de spécifier en quoi les variations, conditionnées par les valeurs morpho-phonologiques des segments, différencient des usages linguistiques. La pondération différentielle de lallomorphisme tend vers la constitution de coupures dialectales : dans le corpus, celle du groupe social le plus dominé par exemple.
© Institut de Linguistique Française 2008