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Open Access
Numéro
CMLF 2008
2008
Numéro d'article 116
Nombre de pages 11
Section Lexique(s)
DOI https://doi.org/10.1051/cmlf08151
Publié en ligne 9 juillet 2008
Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris, France, 2008
DOI: 10.1051/cmlf08151

Les dictionnaires informatisés : un atout pour l'histoire du lexique

A. Steuckardt

agnes.steuckardt@univ-provence.fr

Publié en ligne le 9 juillet 2008

Résumé
Parmi les pistes d’exploitation des dictionnaires informatisés, on voudrait mettre en évidence les perspectives ouvertes à l’histoire du lexique. Deux voies semblent pouvoir être suivies : la première est de constituer des bases de données de dictionnaires anciens, qui permettent de saisir le moment de la lexicographisation d’un mot ou d’un sens nouveau, et d’extraire, par des recherches en plein texte de métatermes, les informations étymologiques disséminées au sein des articles : par exemple, dans le Dictionnaire critique de la langue française informatisé de Féraud, une requête sur le mot anglicisme amène à compléter les enquêtes menées autrefois sans l’outil informatique. L’informatisation actuelle des dictionnaires anciens n’offre cependant encore qu’un maillage un peu lâche de l’histoire du lexique. Son développement permettra de faire progresser l’information étymologique des lexicographes modernes. La seconde voie se fonde sur l’utilisation des données étymologiques d’ores et déjà contenues dans les articles de certains dictionnaires contemporains. Le TLFi, le Nouveau Littré et le Nouveau Petit Robert électroniques ont élaboré un balisage partiel de ces informations. En comparant les résultats donnés par les trois dictionnaires à une requête sur les mots d’origine russe, on montrera que leur balisage présente un caractère lacunaire et imparfait, non seulement dans sa réalisation technique, mais aussi à cause de problèmes linguistiques non résolus en amont, comme le traitement lexicographique des ethnonymes, ou la description des mots-voyageurs. Moins circonspect que ses concurrents, le Nouveau Petit Robert propose dès à présent la possibilité d’une requête par date de première attestation ; on illustrera les perspectives de recherche qu’elle ouvre par une étude de cas : les emprunts au néerlandais et à l’allemand du 16e au 20e siècle. Tout en étant conscient que les résultats obtenus ne renvoient, de l’histoire du lexique, qu’une sélection, le linguiste dispose, avec les dictionnaires informatisés, d’un outil susceptible de donner à voir la structuration diachronique du lexique français, ou du moins la trace mémorielle active de ce passé lexical.



© Institut de Linguistique Française 2008