Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 124 | |
Nombre de pages | 14 | |
Section | Linguistique du texte et de lécrit, stylistique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08122 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08122
Nature des marqueurs des séries linéaires dans des articles scientifiques
V. Laippala veronika.laippala@utu.fiPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
En adoptant une approche textuelle, cet article propose d'examiner les différents types de séries linéaires, c'est-à-dire de séquences énumératives consistant en éléments textuels au moins partiellement introduits par des marqueurs linguistiques. En outre, nous étudions les contextes textuels dans lesquels les différents marqueurs sont utilisés. Une série linéaire prototypique, par exemple, peut consister en items introduits par des marqueurs d'intégration linéaire (cf. Turco & Coltier, 1988) (Jackiewicz, 2005) : "Premièrement... Deuxièmement...". Le corpus de l'étude consiste en articles scientifiques publiés.
Nous commençons par classer les séries selon le(s) type(s) de marqueurs. Les items des séries homogènes sont introduits par le même type de marqueur de linéarité (entre autres "Premièrement... Deuxièmement..." et "Le premier... Le deuxième...") tandis que les types de marqueurs des séries mixtes varient. Les séries partiellement non-marquées, par contre, contiennent aussi des items sans marqueur explicite ("D'abord... 0... Le troisième..."). Les séries non-marquées, enfin, sont seulement introduites par une prédiction ("Cet article consiste en deux parties...") ou rétro-évaluation ("Ces trois éléments...").
L'étude révèle que les fonctions textuelles des différents types de séries ne sont pas les mêmes. Les séries homogènes sont explicitement introduites et souvent précédées ou suivies d'une prédiction ou rétro-évaluation soulignant le nombre exact des items. Ainsi, ces séries organisent le texte en blocs clairement ordonnés et déterminés. Les séries partiellement non-marquées, par contre, contiennent des marqueurs relatifs et des items non-marqués qui ne précisent pas l'ordre exact de l'item introduit. De plus, le nombre exact des items de ces séries n'est spécifié par une prédiction ou une rétro-évaluation que rarement. Par conséquent, ces séries structurent le texte, de façon plutôt imprécise, en éléments dont les limites et l'ordre exact ne sont pas nécessairement primordiaux.
Outre la fonction textuelle de la série, le marquage des items est influencé par leur longueur ; les séries étendues, globales, ne sont pas marquées de la même façon que les séries courtes, locales. Au niveau global fonctionnent surtout les séries partiellement non-marquées, tandis que les séries non-marquées ainsi que celles introduites par "d'une part - d'autre part" et "l'un - l'autre" relient des éléments courts et fonctionnent au niveau local.
© Institut de Linguistique Française 2008