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Open Access
Numéro
CMLF 2008
2008
Numéro d'article 189
Nombre de pages 12
Section Sémantique
DOI https://doi.org/10.1051/cmlf08076
Publié en ligne 9 juillet 2008
Congrès Mondial de Linguistique Française, Paris, France, 2008
DOI: 10.1051/cmlf08076

La restructuration argumentale dans la construction causative : le cas des compléments en à et par

C. Le Bellec

lebellec@univ-tlse2.fr

Publié en ligne le 9 juillet 2008

Résumé
La construction causative en faire suivi d’un verbe à l’infinitif connaît différentes configurations syntaxiques, en raison notamment du nombre de participants à l’œuvre et des rôles sémantiques attachés à ces derniers. La présence d’un argument responsable du procès, l’instigateur, qui se réalise par la fonction sujet, entraîne une réorganisation syntaxique des compléments du verbe à l’infinitif. Ainsi, si le verbe enchâssé requiert deux arguments, comme le verbe lire dans : Jean a lu la lettre, l'Agent initial se verra réaliser syntaxiquement, soit en un complément en à, soit en par, comme dans les phrases : Marie a fait lire la lettre à Jean et Marie a fait lire la lettre par Jean. Dans la plupart des cas, les deux réalisations en à et en par sont possibles pour un même verbe, comme pour les deux phrases ci-dessus ; en revanche, dans d’autres cas, seul l’une ou l’autre des deux réalisations est possible, comme dans : Marie a fait connaître la lecture à ses enfants/*par ses enfants et Pierre a fait accompagner ses enfants par le voisin/*au voisin. L’objectif de ce travail sera d’analyser les particularités syntaxiques et sémantiques des compléments en à et par dans la construction causative, ainsi que les contraintes qui pèsent sur l’apparition de ces deux compléments. Nous argumenterons que la sélection de l’un ou l’autre de ces compléments dépend de la relation entre le référent du sujet de la construction et le référent de ce complément. Le postulat de cette relation générale a l’avantage d’englober les divers paramètres généralement invoqués (comme la nature sémantique des SN de la construction, la classe lexicale du verbe à l’infinitif et la coréférentialité) pour expliquer l’une ou l’autre réalisation syntaxique. En dernière instance, nous décrirons ces résultats dans le cadre de la Grammaire Fonctionnelle Discursive.



© Institut de Linguistique Française 2008