Numéro |
CMLF 2008
2008
|
|
---|---|---|
Numéro d'article | 211 | |
Nombre de pages | 13 | |
Section | Syntaxe | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08042 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08042
Entre détachement et intégration : la topographie des constructions en 'si' et le marquage de la structure informationnelle
G. Corminboeuf gilles.corminboeuf@unifr.chPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Létude présentée est une proposition de fonctionnement des constructions en si du français. Lanalyse se concentre sur linterface syntaxe structure informationnelle. Au plan syntaxique, trois statuts formels sont définis : les si P « régime » (les interrogatives indirectes totales), les si P « circonstant » et les si P « énonciation autonome » (dans le cadre de la macro-syntaxe de Berrendonner). Cette opposition est confrontée au caractère intégré ou non de si P. Nous tentons détablir au moyen de nombreux exemples empiriques dans quelle mesure la syntaxe (statut formel et intégration de si P) est isomorphe à la structure informationelle. On identifie les marqueurs syntaxiques qui sont à lorigine des divers mécanismes de stratification de linformation.
Nous démontrons que pour les interrogatives indirectes totales, généralement intégrées à doite de leur verbe recteur, le détachement de si P à droite comme à gauche est lié à une dé-rhématisation. Pour les circonstants en si, massivement antéposés, les choses semblent plus compliquées : certes prototypiquement le détachement est dé-rhématisant et lintégration à droite de si P est rhématisant. Mais on observe également quun constituant détaché à gauche peut être rhématisé. Nous montrons par ailleurs quil existe en français de nombreuses possibilités de rhématiser des circonstants en si, ce qui nous amène à questionner la position de Haiman (1978) « Conditionals are topics ». Nous essayons aussi de montrer, à propos des circonstants, que lintégration de si P peut être gouvernée par des impératifs qui nont rien à voir avec la stratification informationnelle. Il semble en effet que des contraintes denchâssement jouent un rôle dans les opérations de linéarisation. Quant aux énonciations autonomes introduites par si, elles sont toujours détachées et ne peuvent pas être rhématiques.
Au moyen du concept de « métanalyse », on étudie également des exemples ambigus qui neutralisent aussi bien lopposition entre régimes et circonstants que lopposition entre circonstants et énonciations autonomes.
© Institut de Linguistique Française 2008