Numéro |
2010
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Numéro d'article | 087 | |
Nombre de pages | 13 | |
Section | Phonétique, phonologie et interfaces | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf/2010027 | |
Publié en ligne | 12 juillet 2010 |
Sur la nasale palatale et les rimes approximatives en anglo-normand
Modèles, Dynamiques, Corpus, Université Paris 10
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On compte parmi les traits spécifiques de l’aire anglo-normande l’absence de la nasale palatale dans la série des consonnes. Puisqu’on trouve des rimes en <n> (que l’on fait généralement correspondre à [n]) s’alternant à des rimes en <gn> (que l’on devrait faire correspondre à [ɲ] en position interne et finale), et qu’on les considère comme étant toujours parfaites sous l’aspect phonétique, on en déduit que la nasale palatale a disparu, ou presque, dans n’importe quelle position : c’est le cas, par exemple, de la rime moine : essoigne. En partant d’une analyse graphique et métrique visant à éclairer les données, nous allons essayer de montrer qu’il n’y a pas lieu de faire l’économie de /ɲ/ en anglo-normand bien que son rendement fonctionnel demeure assez faible : d’une part les graphies sont trop instables, d’une autre on considère parfaites des rimes qui pourraient ne pas l’être. En s’appuyant sur la théorie de la géométrie des traits, et en focalisant notre attention sur le trait de coronalité, nous allons proposer une explication globale pour les nombreuses imperfections rimiques anglo-normandes, y compris moine : essoigne. Finalement, le fait de partir de la catégorie d’approximation phonétique, telle qu’on la retrouve aussi en métrique orale, va nous permettre de dépasser une vision quelque peu éclatée de la versification anglo-normande, qui est généralement scindée en une partie irrégulière (le mètre) et une partie régulière (la rime), au profit d’une vision plus unitaire.
© Owned by the authors, published by EDP Sciences, 2010