Numéro |
CMLF 2008
2008
|
|
---|---|---|
Numéro d'article | 219 | |
Nombre de pages | 20 | |
Section | Syntaxe | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08106 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08106
Les unités minimales de la syntaxe et de la sémantique : le cas du français
S. Kahane sylvain@kahane.frPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Dans cet article, nous montrons la nécessité de distinguer au moins quatre types dunités : les monèmes
ou unités minimales de forme, les unités significatives ou unités minimales de sens, les morphèmes ou
unités de la syntaxe et les mots, que nous définissons comme des syntagmes particulièrement cohésifs.
Nos définitions utilisent fortement les principes de lanalyse distributionnelle et la commutation ; nous
donnons notamment un rôle central à la notion de commutation libre et à lanalogie structurelle. Le
syntagme est défini comme une combinaison libre ou analogue et le morphème grosso modo comme la
plus petite unité commutant librement.
La caractérisation des unités de la langue revêt nécessairement un caractère universel. Nous nous
intéresserons pourtant ici uniquement au français, considérant que ces unités jouent un rôle central dans
le système de chaque langue et que donc létude de chaque langue en particulier permet à notre avis de
dégager et de caractériser ces unités.
Nous présentons différentes constructions du français qui illustrent les cas limite de chacune des notions
définies, comme par exemple les constructions V+Adj du type Marie pèse lourd, qui, bien quétant des
syntagmes, sont des combinaisons liées.
Nous définissons les unités significatives comme des segments faisant lobjet dun choix unique et
indivisible, à la suite de Martinet 1960, mais en distinguant complètement unité significative et monème.
Nous intéressons en particulier aux collocations, qui sont des combinaisons liées de deux unités
significatives. Nous étudions en particulier les differences entre non-compositionalité, combinaison liée et
unité significative.
Nous caractérisons les mots à partir de deux propriétés : lindissociabilité et linséparabilité des
morphèmes quils contiennent. Nous montrons léquivalence entre lindissociabilité et lautonomie faible.
Les propriétés phonologiques des formes verbales fléchies du français nous permettra dargumenter en
fonction du choix du morphème comme unité de la syntaxe.
© Institut de Linguistique Française 2008