Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 103 | |
Nombre de pages | 14 | |
Section | Histoire, épistémologie, réflexivité | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08071 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08071
Le tournant de la conversation : Hypothèses sur léchec dune rhétorique conversationnelle autour de 1700
M. Wauthion wauthion@univ-nc.ncPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Au tournant du XVIIIe siècle, lhistoire de la langue française décrit un procès dinstitutionnalisation singulier. La langue parlée à la société de cour détermine alors pour une brève période le modèle linguistique appelé à remplir les fonctions scientifiques et techniques assignées par la fondation de lAcadémie française en 1635. Autour de 1700, la conversation représente dans la société française un modèle particulier dinteraction qui est à la fois un dispositif relationnel institué de la société de cour, un genre littéraire mais aussi un champ dinvestigation des analyses linguistiques de lépoque. Les sciences du langage dominées par la rhétorique et la grammaire ne cessent dinterroger à cette époque les interactions verbales comme le lieu des représentations de la langue mais aussi dune réflexion théorique sur la philosophie du langage. En complément à un art de parler, de penser et de discourir, un art dinteragir est mis en chantier à des degrés divers par les théoriciens de la langue. La littérature comme « jurisprudence de lhumanité » se voit donc illustrée dans un continuum par des genres qui ne sont pas seulement écrits. A cet égard, la représentation théâtrale intervient de façon exemplaire car elle relève des deux mondes, tantôt écrite dans ses moindres détails, tantôt savamment construite sur un canevas librement varié.
© Institut de Linguistique Française 2008