Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 026 | |
Nombre de pages | 17 | |
Section | Conférences plénières | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08343 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08343
La polyphonie linguistique avec un regard sur lapproche scandinave
H. Nølke Henning@Nolke.dkPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Depuis Bally, la linguistique énonciative sest développée comme une spécialité française. Aujourdhui, elle occupe, sous ses formes différentes, une place importante dans le paysage linguistique français. Un de ses rejetons, devenu vigoureux avec lâge, est la polyphonie linguistique.
Dans la première partie de cet article, je me propose de tracer son évolution depuis les travaux pionniers des années 70 jusquaux multiples formes que sa théorisation a prises ces dernières années. Je focaliserai mon attention sur la version scandinave : la ScaPoLine (la théorie SCAndinave de la POlyphonie LINguistiquE), dont lambition est de créer une théorie formalisée en mesure de prévoir les contraintes proprement linguistiques qui régissent linterprétation polyphonique. Notre espoir est que cette insistance sur lancrage formel nous permette de faire de la ScaPoLine un appareil heuristique rendant possible des analyses opératoires, non seulement des énoncés individuels, mais aussi des fragments de textes composés de plusieurs énoncés.
Je donnerai une brève introduction à la théorie. Son objet détude réside dans les instructions que pourvoie la langue pour linterprétation polyphonique des énoncés : cest la structure polyphonique. Or létude passe par le sens polyphonique de lénoncé : cest la configuration polyphonique. Cette configuration se compose de quatre éléments : LOC (le locuteur-comme-constructeur), les points de vue, les êtres discursifs, les liens énonciatifs. Quelques éléments sont nouveaux par rapport à lapproche ducrotienne : LOC et les êtres discursifs qui sont conçus comme des images des différentes « personnes » qui peuplent le discours.
Pour illustrer comment fonctionne la ScaPoLine, je proposerai ensuite une analyse polyphonique de quatre exemples : deux modalités (peut-être et il semble que) et deux connecteurs (donc et mais). Jespère ainsi montrer comment la théorie est susceptible non seulement dexpliciter lapport de la forme linguistique à linterprétation du discours, mais aussi de servir doutil heuristique pour des analyses de divers phénomènes linguistiques.
© Institut de Linguistique Française 2008