Numéro |
CMLF 2008
2008
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Numéro d'article | 135 | |
Nombre de pages | 4 | |
Section | Linguistique du texte et de lécrit, stylistique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/cmlf08324 | |
Publié en ligne | 9 juillet 2008 |
DOI: 10.1051/cmlf08324
De la linguistique de lécrit à la linguistique textuelle et à la stylistique. Comment penser lespace dune association.
A. Jaubert anna.jaubert@gmail.comPublié en ligne le 9 juillet 2008
Résumé
Le choix de marquer un territoire comme étant celui dune linguistique de lécrit associée à une linguistique du texte, et à la stylistique, engage une réflexion sur la spécificité des faits de discours écrit, une spécificité qui motiverait une linguistique de « lécrit » aspiré par un processus de textualisation du discours, et au-delà de sa textualisation, par sa stylisation. Evidemment, les dynamiques senchaînent et sentrecroisent : celles qui simposent dans le rapprochement qui a tracé les contours de notre section, prennent en écharpe lidée de littérarité. Même sil est évident que la notion de style excède le domaine littéraire, et malgré le flou de leurs périmètres respectifs, on ne peut nier que, dans lusage courant, la notion de style est doublement hypostasiée. Elle lest dabord par lidée de style du discours, distingué, en raison de la spécificité du matériau mis en uvre, le langage verbal, de tous les autres domaines de lactivité humaine et des arts également susceptibles de style. Elle lest encore et surtout par la notion de discours littéraire qui fait monter en puissance la valeur style.
Cette situation se reflète dans les articles proposés à la section intitulée « Linguistique du texte et de lécrit, stylistique », où lon observe une forte proportion darticles centrés sur un thème stylistique, au sens le plus intuitif du terme, renvoyant à lexamen dune détermination spécifique de tel ou tel discours littéraire (manifesté par un genre, ou un auteur). Mais, on le sait, la littérarité est une propriété graduelle, et aussi bien les corpus sollicités en illustrent-ils des régimes différents. Quatre contributions consacrées à dautres genres de discours sattachent plus spécifiquement aux conditions de la textualité elle-même. Il sagit désormais de sérier les démarches au sein de lanalyse du discours qui, de fait, a élargi son domaine de compétences : moins focalisée sur lexplication sociale de discours eux-mêmes sociaux, elle assume aujourdhui une perspective englobante qui modifie notre regard sur les productions littéraires. Le relais des genres, même sil nest pas toujours explicité, surgit dans la plupart des développements sur le chemin de la textualisation et de la stylisation. Une conception du style comme valeur venant au discours par étapes reconnaissables, et historiquement privilégiées, trouve là de quoi sétayer. Mais surtout, on mesure ici limpérieuse nécessité de discipliner léclectisme et lempirisme sauvages, en se positionnant clairement dans le vaste espace partagé, et en conscientisant les points de vue.
© Institut de Linguistique Française 2008