Numéro |
SHS Web Conf.
Volume 191, 2024
9e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Numéro d'article | 13006 | |
Nombre de pages | 16 | |
Section | Sociolinguistique, dialectologie et écologie des langues | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/202419113006 | |
Publié en ligne | 28 juin 2024 |
« J’espère qu’elles cuisinent mieux qu’elles rappent » : des rappeuses victimes de discours haineux en ligne
Université de Sassari, Italie
Cet article se propose d’abord d’appréhender, à travers l’analyse de chansons dont les textes semblent s’entrechoquer et se répondre, les différences entre les thèmes abordés par les rappeuses et ceux traités par les rappeurs, notamment dans la scène rap marseillaise, qui a été jusqu’à présent moins étudiée que la scène parisienne. Il s’agira de se pencher ensuite sur l’accueil réservé sur la Toile à la musique de ces rappeuses, d’analyser les discours de soutien ou de rejet mobilisés face à cet essor des femmes dans un milieu considéré comme foncièrement masculin. Nous allons en l’occurrence nous attarder sur les discours de haine déclenchés dans les commentaires en ligne de plateformes numériques telles que YouTube, Facebook et le site madamerap.com par la sortie de deux chansons d’un groupe de huit rappeuses de Marseille, dont le but est de répondre à l’album d’un collectif composé de cinquante rappeurs marseillais. A travers une analyse à la fois quantitative et qualitative des commentaires en ligne, forme majeure des discours numériques natifs, omniprésents sur le web et considérés désormais comme des espaces emblématiques de violence verbale (Paveau 2017: 35), nous verrons que ces rappeuses, dont la légitimité en tant qu’artistes est mise en discussion, sont souvent la cible de discriminations liées au genre.
© The Authors, published by EDP Sciences, 2024
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