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Volume 8, 2014
4e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Page(s) | 2367 - 2382 | |
Section | Syntaxe | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801049 | |
Publié en ligne | 24 juillet 2014 |
L'identification des relations de discours implicites : le cas de l'adversation
Fonds National de la Recherche suisse et Université de Lorraine, 7, Impasse du Pré-Vert, 1700 Fribourg, Suisse
Contact : gilles.corminboeuf@unine.ch
La recherche porte sur un objet peu étudié : les relations de discours implicites (i.e. non marquées). L’étude présente trois organisations argumentatives qui ressortissent à la relation de discours Contraste. A partir de la distinction que fait Lakoff (1971) entre « Semantic opposition » (1) et « Denial of expectation » (2) :
(1) John is tall but Bill is short. (cité par Lakoff 1971)
(2) John is tall but he’s no good at basketball. (ibid.)
il est montré que les « Denials of expectation » peuvent être scindés en deux groupes, (i) des enchaînements contre-argumentatifs indirects et (ii) des enchaînements contre-argumentatifs directs. Les constructions à valeur adversative « non marquées » par des connecteurs explicites sont des enchaînements comme (1’) et (2’) :
(1’) John est grand, Bill est petit.
(2’) John est grand et il n’est pas bon au basketball.
Les connecteurs « pourtant » ou « mais » (« but » dans 1 et 2) marqueraient l’opposition de manière explicite, alors que « et »(dans 2’) n’est a priori pas spécialisé pour connecter des prédications contradictoires. On présente les propriétés oppositives de chacune de ces trois organisations discursives où la valeur adversative est à reconstruire par inférence. L’étude se conclut sur un plaidoyer pour une étude des relations de discours implicites, ce qui revient notamment à dissocier l’analyse des « marqueurs de discours » de celle des relations de discours.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2014
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