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Volume 1, 2012
3e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Page(s) | 2367 - 2378 | |
Section | Syntaxe | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20120100068 | |
Publié en ligne | 5 juillet 2012 |
L’emploi antipassif de formes moyennes dans la langue française
Dynamique Du Langage, Institut Des Sciences De L'Homme
14 Avenue Berthelot
69363 Lyon Cedex 07
* contact : katarzyna.janic@univ-lyon2.fr
La notion de forme verbale traditionnellement désignée comme ‘forme pronominale’, s’inscrit depuis longtemps dans le cadre de la grammaire française. Introduite pour les besoins de l’enseignement scolaire, son emploi se limite traditionnellement à quatre types. Ainsi, un élève français, familiarisé avec le terme usuel de forme pronominale, l’associe souvent uniquement aux valeurs suivantes : réfléchi, réciproque, passif ou bien lexicalisé. Mais le classement des différentes formes SE-verbe s’avère beaucoup plus complexe, l'ex. (1b): (1a)Elle a agrippé la bouée à la dernière minute.(1b)Elle s’est agrippée à la bouée à la dernière minute. Ce type d’énoncé était habituellement traité comme un cas isolé de formes pronominales de type réfléchi. En effet, la grammaire française fait complètement l’impasse sur de tels emplois, en leur attribuant tout au plus un caractère exceptionnel. Mais autant ce type d’exemple est ignoré, autant il nécessite une analyse approfondie. Il est intéressant d’observer que ce type de mécanisme de réduction de la valence est tout à fait connu sur le plan typologique. Dans les études translinguistiques, il est notamment identifié dans les langues ergatives où il est rangé à la rubrique ‘opération sur la valence verbale de type antipassif’. Le problème est que les langues à construction ergative possèdent souvent des marqueurs spécialisés qui permettent ce type d’opération, ce qui est beaucoup moins courant parmi les langues accusatives. En particulier les langues romanes marquent cette opération sur la valence par le morphème polysémique SE. Cet article, dans lequel les différents emplois de SE-verbe se définissent comme des expressions d’une voix moyenne, vise à explorer les expressions antipassives dans les langues accusatives, en favorisant particulièrement le français. Compte tenu du fait que la question de l’antipassif dans cette langue peut faire l’objet de débat chez les romanistes, cet exposé ne cherche pas forcement à donner des critères stricts pour reconnaître en français l’emploi proprement antipassif d’une forme SE-verbe, mais plutôt d’aborder ce phénomène sous forme de discussion. Ceci afin de montrer que selon la perspective dans laquelle nous nous situons, nous pouvons arriver à des résultats différents. A cette fin, cet article inscrit l’étude sur l’emploi antipassif de formes moyennes dans une nouvelle perspective typologique, dans laquelle l’élément SE ne fonctionne plus comme pronom réfléchi mais comme marqueur d’un ensemble d’opérations sur la valence verbale de type moyen, avec une possibilité d’extension aux types passif, antipassif et impersonnel.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2012