Numéro |
SHS Web of Conferences
Volume 8, 2014
4e Congrès Mondial de Linguistique Française
|
|
---|---|---|
Page(s) | 3075 - 3089 | |
Section | Sémantique | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801263 | |
Publié en ligne | 24 juillet 2014 |
Romancier, symphoniste, sculpteur : les noms d’humains créateurs d’objets idéaux*
1
Grammatica EA 4521 – Université d’Artois, 9, rue du Temple - BP. 10665, 62030 Arras Cedex, France
2
Cultures, Arts, Littératures, Histoire, Imaginaires, Sociétés, Territoires, Environnement (CALHISTE EA 4343) – Université de Valenciennes, Campus du Mont Houy, 59313 Valenciennes Cedex 9, France
3
UMR CLLE-ERSS 5263, Université de Toulouse-Le Mirail, 5, allées Antonio Machado, 31058 Toulouse, France
Contact : dstosic@univ-tlse2.fr
Nous nous proposons d’explorer une sous-classe de Noms d’humains (NH), appelés « noms d’humains créateurs » (NHC) (ex. écrivain, poète, sculpteur, dessinateur, réalisateur). De tels noms dénotent ceux ou celles qui sont à l’origine de l’existence de productions de l’esprit humain dans toute leur diversité : sonates, poèmes, romans, gravures, théorèmes, etc. Ces entités dont l’essence consiste en un « contenu spirituel » destiné à être appréhendé et interprété par autrui ont été qualifiées par le philosophe allemand E. Husserl d’«idéalités». Les idéalités sont liées à double titre aux humains : ceux-ci sont toujours à leur origine en tant qu’agents créateurs et ils en sont également bénéficiaires ou récepteurs. Cette évidence ontologique se reflète au niveau linguistique par la présence de paires lexicales comme roman/ romancier, symphonie/ symphoniste, sculpture/ sculpteur, etc. Il paraît de ce fait assez naturel d’aborder l’étude de la classe des NHC au travers de la classe des « noms d’idéalités ». En combinant une approche en corpus avec le recours aux dictionnaires et à l’introspection, nous montrons que la classe des NHC est extrêmement riche mais qu’elle ne comporte pas de corrélats morphosémantiques pour tous les termes dénotant des objets idéaux (ex. sonate, texte, bas-relief, etc.). Ces lacunes lexicales s’expliquent par différents facteurs d’ordre linguistique et extralinguistique, que nous mettons en évidence dans notre travail.
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2014
Article en accès libre placé sous licence Creative Commons Attribution 4.0