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Volume 8, 2014
4e Congrès Mondial de Linguistique Française
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Page(s) | 313 - 325 | |
Section | Histoire du français : Diachronie et Synchronie | |
DOI | https://doi.org/10.1051/shsconf/20140801161 | |
Publié en ligne | 24 juillet 2014 |
Le statut du latin écrit de l’Antiquité en étymologie héréditaire française et romane
ATILF, 44, Av. Libération, 54063 Nancy Cedex, France
Contact : eva.buchi@atilf.fr
À l’heure où la communauté des étymologistes romanistes (et, par ricochet, celle des étymologistes francisants) est secouée par un débat paradigmatique opposant les tenants de la méthode traditionnelle, fondée sur la philologie latine, à ceux de la reconstruction comparative, cet article s’interroge sur le statut du latin écrit de l’Antiquité au sein d’une étymologie du lexique héréditaire refondue. Pour reprendre les paroles de Steven Dworkin, « practitioners of Romance etymology are blessed (or cursed?) by having at their disposal the rich documentation afforded by written Latin » (Dworkin à paraître : 7) : les témoignages massifs du latin écrit peuvent représenter autant une bénédiction qu’une malédiction pour l’étymologiste. Nous montrerons dans un premier temps, sur la base de l’exemple de l’étymologie de fr. quérir v.tr. « chercher », considéré en général comme de création française (par changement de flexion à partir d’afr. querre « id. », en quoi les riches données du latin écrit de l’Antiquité peuvent constituer une malédiction pour l’étymologie héréditaire française. Dans un deuxième temps, nous insisterons sur la bénédiction que représentent en même temps ces données du latin écrit ; cet aspect sera notamment illustré à travers l’exemple de l’établissement du genre de l’étymon de fr. gué s.m. « endroit peu profond d'un cours d'eau, permettant de le traverser sans perdre pied ».
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2014
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